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Bulletin de diffusion No 2 - 2023


Comportement comparatif des assemblages DONNÉES DE DÉPERDITIONS THERMIQUES


Je vous ai fait part de mes constats en janvier dernier lors de la panne électrique majeure en décembre 2022 qui a affecté mes pavillons. J’avais pris des lectures aléatoires de températures de surface avec un thermomètre infrarouge, me donnant une certaine idée des pertes de chaleur. Quelques jours après mon infolettre de janvier… je me suis souvenu que j’avais des enregistreurs de données un peu partout, qui ont mesuré de façon plus précise les températures et les humidités relatives. Je vous fais donc part de quelques données comparatives entre les deux assemblages en lien avec les pavillons de la phase 2 de mon étude :

Pavillon 163 - La Sittelle : Système « mur parfait » isolé avec des mousses plastiques par l’extérieur.

Pavillon 161 - L’Hermine : Système conventionnel avec isolation biosourcée (chanvre et fibre de bois, procurant potentiellement une certaine inertie thermique);





Basé sur ce que j’avais ressenti, j’avais l’impression que la chute des températures intérieures était une courbe non linéaire et j’indiquais aussi qu’en me basant sur cette expérience, je croyais que « L’hermine, avec sa masse isolante et plus « lourde » dans les murs, aurait possiblement mieux performé que La Sittelle ». Avec toutes les réserves déjà indiquées dans mon infolettre précédente, il semble que les résultats de mesures ne corroborent pas cette impression, comme le montrent les figures et tableau qui suivent ce texte. On trouvera aux figures 1A et 1B et au tableau 1 certaines données du monitorage des conditions ambiantes relevées, et plus précisément entre le 23 et le 25 février (pas de chauffage au bois, donc pas de biais à cet égard) et après le 28 décembre (retour d’électricité). Essentiellement :

  • La température des pavillons juste avant la panne était basse car ceux-ci étaient en stade de période de chauffage pour l’arrivée imminente de voyageurs.

  • Au moment de la panne, L’Hermine était à 18,3oC et La Sittelle à 16,4oC, résultat d’un « préchauffage » décalé pour L’Hermine selon la date d’arrivée prévue des voyageurs – aucun lien avec la performance des enveloppes.

  • Après 52 heures de pannes, sans chauffage d’appoint au bois, les pavillons avaient perdu respectivement 7,4oC (L’Hermine) et 6,9oC (La Sittelle), soit une variation de moins de moins de 10%.

  • Au plus bas des températures, soit le 27 décembre, on relevait une température ambiante de 2,92oC (L’Hermine) et 3,91oC (La Sittelle)

  • Au moment du retour de l’électricité le 28 décembre, la température ambiante était de 9,0oC (L’Hermine) et 10,4oC (La Sittelle). Et après 43 heures de chauffe intensive pour élever les températures, on relevait pour l’Hermine 22,8oC (gain de 13,8oC) pour La Sittelle 22,6oC (gain de 12,2oC).

Ces résultats montrent des différences de comportement récurrents de 7%, ce qui ne m’apparait pas vraiment significatif. J’ai agrandi les courbes de températures en isolant la période des pertes de chaleurs (avant le chauffage au bois) aux figures 2A et 2B, puis j’ai superposé ces mêmes courbes à la figure 3. De ces graphiques, il semble ressortir que la perte de chaleur suit effectivement une courbe non-rectiligne (comme je l’avais supposé en décembre), et que l’hyperbole semble moins prononcée pour La Sittelle. Bien que la différence soit faible, les figures montrent à tout le moins que la perte de chaleur ne semble pas avoir été stoppée ou retardée dans l’Hermine (pourtant avec un déphasage théorique plus important donné par le chanvre et la fibre de bois). À première vue, le déphasage ne semble pas avoir joué un rôle significatif. En contrepartie, la « meilleure » performance dans La Sittelle (mur parfait) en début de panne pourrait aussi être le résultat d’une meilleure performance dans l’étanchéité à l’air de La Sittelle (1,65 CAH) par rapport l’Hermine (1,90 CAH), mais encore là avec une différence d’à peine 10%. En conclusion, en me basant sur une expérimentation non-scientifique et fragmentée, ces lectures n’ont pas démontré que le déphasage thermique des assemblages ait pu avoir joué une influence sur la déperdition thermique mesurée, et même que La Sittelle ait pu offir une performance légèrement supérieure. J’ai décidé d’aller un peu plus loin dans mon évaluation comparative, en relevant les températures à l’intérieur même des assemblages, disponibles aussi via les enregistreurs de données intra muraux du monitorage électronique. Je vous présenterai mes conclusions à la prochaine infolettre.





UN RAPPEL ! J’offre à nouveau des micro-ateliers sur le site d’Auvergne laboratoire vivant à Ste-Christine-d ’Auvergne, les 26, 31 mai et 2 juin prochains. Les places sont limitées à huit participants par atelier. J’espère vous y rencontrer! Toute l’info est sur mon site internet Le contenu de ce document se base sur des observations limitées et ne lie que son auteur. Vous avez des commentaires ou des divergences de point de vue avec l’infolettre ? M’en faire part afin de mieux partager tous et toutes la science du bâtiment. Richard Trempe, arch. M.Sc.

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Les propos tenus dans ce document n’engagent que son auteur. L’auteur n’est pas responsable de l’interprétation qui en sera donnée par le lecteur.

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