Bulletin de diffusion octobre 2022
Il m’apparait que l’industrie de la construction et les organismes qui gravitent autour misent actuellement et presque exclusivement sur l’isolation pour optimiser l’efficacité énergétique. Je crois, au contraire, qu’il s’agit là d’un élément clé parmi d’autres : étanchéité à l’air, gains solaires, régulation de l’enveloppe, températures de confort… Et inertie thermique, pour n’en nommer que quelques-uns.
C’est quoi l’inertie thermique ?
Tout le monde sait ce qu’est l’inertie. Mais en connait-on vraiment les principes et applicabilités, ici, au Québec ? L’inertie, c’est la résistance d’un matériau ou d’un assemblage au changement de température, lorsqu’il n’est pas en condition d’équilibre thermique. En fait c’est sa capacité à stocker de la chaleur et à la restituer de façon graduelle. L’inertie thermique sera optimale avec:
De la masse (grande capacité thermique) ;
Une certaine conductivité ;
Une faible diffusivité (diminuer la vitesse de transmission) ;
Une faible effusivité (régulation de l’ambiance – effet « éponge »).
L’inertie se mesure habituellement en termes d’énergie ou de « déphasage thermique », c’est-à-dire le temps que va mettre le matériau ou l’assemblage à restituer la chaleur.
Comment connaître la propension d’un matériau à contribuer à l’inertie ?
Les références sont variées, souvent dans des unités différentes, et même contradictoires. J’ai dû pour mon étude procéder à des croisements de données disponibles. On voit ici une référence typique, pour certains matériaux (européens) et son épaisseur pour atteindre 10 heures de déphasage.
Fig 1 - Épaisseur minimale (cm) pour un déphasage de 10 heures
Source : Easy-liège.fr
Une autre référence qui m’apparait fort intéressante nous vient de la France : www.papyclaude.fr… Ne riez pas, c’est vraiment le nom du site, qui regorge de données colligées par Claude Lefrançois, un passionné du bâtiment durable.
Fig 2 – En-tête d’un tableau compilatif fort intéressant
Source : Papyclaude.fr
Dans les pavillons d’Auvergne laboratoire vivant, j’ai expérimenté et monitoré trois volets de l’inertie thermique : à travers une paroi extérieure, au moyen d’un mur de masse en maçonnerie, et via une dalle de béton chauffante. Je vous partagerai au cours des prochaines infolettres le résultat de ma recherche.
Fig 3 – Pavillons d’Auvergne laboratoire vivant
Expérimentations de l’inertie thermique
Vous avez le goût de partager sur la science du bâtiment par petits groupes, dans un environnement enchanteur et de façon conviviale ? Il reste encore quelques places dans les ateliers d’Auvergne laboratoire vivant les 19 et 21 octobre prochain.
Les propos tenus dans ce document n’engagent que son auteur. L’auteur n’est pas responsable de l’interprétation qui en sera donnée par le lecteur.
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